• Si vous aimez comme moi le travail de ce grand Monsieur...

    Le musée Soulages est  désormais ouvert!!!  Mais ne négligez pas le musée Fenaille très agréable, il vaut le détour!


    votre commentaire
  • A l'Atelier blanc à Villefranche, j'ai été séduite par le travail de Stéphane Belzère. De passage ensuite à Rodez, je suis allée admirer les vitraux à la cathédrale. 

     

    Stephane Belzère

     je vous invite à découvrir son univers. Les couleurs des vitraux entre autres sont fascinantes.


    votre commentaire
  • Une très riche exposition au musée de la tapisserie contemporaine est présentée actuellement à Angers.

    Tapisseries? De Picasso à Messager

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Une trentaine d’œuvres originales issues des riches collections du Musée d'art moderne de Paris (MaM), du Fonds national d'art contemporain (FNAC) et des musées d’Angers sont proposées au public.

    « Des expérimentations tissées des années 1930 jusqu’aux recherches les plus actuelles des années 2000, les œuvres parlent de la relation entre l’artisan - licier et le créateur mais aussi du travail du licier - créateur et enfin de l’expression du souple à travers des supports et des techniques très variés. » (voir site des musées d’Angers)

     Dans la première partie du parcours, une toute petite tapisserie a attiré mon attention ; un travail extrêmement soigné, sobre, qui résulte de la collaboration de G. Braque avec Pierre Baudoin, peintre et enseignant à l’école des arts décoratifs d’Aubusson puis avec le maitre-licier Denis Dumontet.

    Beaucoup de poésie et d’émotion s’en dégagent, sublimées par le fil de coton.

    L’œuvre tissée en fils de laine et de soie à partir d’une oeuvre de Georges Rouault mérite qu’on s’y attarde longuement, les nuances y sont infinies et la richesse des tons d’une grande subtilité. 

     

    Sonia Delaunay toujours aussi magnifique est présentée dans la même salle. Sa collaboration ici avec Pierre Daquin donne un résultat sublime, tout en vibrations dans cette œuvre « drakkar » de 1972

     Tapisseries? De Picasso à Messager

     

    Dans la deuxième partie, consacrée au mouvement de la « nouvelle tapisserie » figurent de grands noms tels Magdalena Abakanowicz, Pierre Daquin ou Josep Grau-Garriga.

    Mais, j’ai été plus sensible à L’oiseau de feu, hommage à Stravinsky de Jagoda Buic 1977…La chatoyance des couleurs et le léger mouvement sont un bel hommage à la musique du compositeur russe. Dans cette salle d’exposition si calme, j’ai entendu immédiatement résonner la musique de « l’oiseau de feu »

     Tapisseries? De Picasso à Messager

     Jagoda Buic est née en 1930 à Split en Croatie. L'oeuvre présentée à Angers n'est pas aussi "spectaculaire" que beaucoup d'autres de ces travaux mais elle vibre d'intensité.

    Une autre facette de cette exposition s’articule autour d’ œuvres féministes et engagées. 

    Devant l’œuvre « Doomestic » (œuvre de 2000) de Annette Messager, un banc permet au spectateur d’être face à ses empilements/ balluchons mêlés de poupées de chiffons.

    Tapisseries? De Picasso à Messager

    Face à ses totems empilés, ses bébés encastrés, tordus, pliés…, j’ai pensé immédiatement aux migrants et à la triste actualité de ces derniers mois.

    Enfants de tous pays, malmenés, entassés…

    Je sais qu’Annette Messager ne fait pas référence à cela mais pour moi, c’était comme une évidence  peut-être aussi parce que je suis en train de lire le roman de Henning Mankel « tea Bag » qui évoque les conditions misérables de ces personnes chassées de leur pays et dont le nombre ne cesse d’augmenter.

     J'ai beaucoup aimé aussi:

    Fanny Viollet, à travers « la mémoire, une dentelle de mots » présente ici une chemise de lin, découpée, dessinant un corps féminin un corps qui apparaît (ou disparaît) fait entièrement de fils à broder. Les fils écrivent des mots, une dentelle de mots… 

     Tapisseries? De Picasso à Messager

     (détail de l'oeuvre)

     

    « D’autres créations (comme celles de l’indonésien Eko Nugroho ou des deux artistes allemandes Isa Melsheimer et Ulla von Brandenburg) évoquent notre monde, témoignent, dénoncent et décryptent le système social dans lequel l’homme s’est enfermé. " (extrait)

     

    Beaucoup de femmes dans mes choix!  

    Mais pour finir, c'est à Jean Lurçat que je voudrais rendre hommage, plus particulièrement.

    Jean Lurçat est né en 1892 en France dans les Vosges.

    Il abandonne assez rapidement des études de médecine pour s’orienter vers le monde artistique.

    Après la guerre de 1914, il fait de très nombreux voyages (Italie, Afrique du Nord, Sahara,

    Grèce, Asie, Ecosse, Espagne…) et réalise ses premières tapisseries et ses premières peintures.

    En 1928, il expose pour la première fois à New-York.

    En 1933, une de ses tapisseries est tissée à Aubusson.

    Les expositions se succèdent.

    En 1937, il découvre à Angers la tenture de « l’Apocalypse » (XIVème siècle).

    En 1939, il s’installe à Aubusson pour essayer de redonner vie à la tapisserie qui subit alors une grave crise.

    En 1940, une vingtaine d’oeuvres de J. Lurçat sortent des ateliers d’Aubusson.

    En 1941, l’artiste s’installe dans le Lot. Les tapisseries et les gouaches se multiplient.

    En 1952, il réalise ses premières céramiques.

    C’est en 1956-57 que débute la réalisation de « la Joie de Vivre » qui deviendra « Le Chant du Monde. Ce travail ne sera achevé qu’en 1959.

    Jean Lurçat meurt en 1966 à Saint Paul de Vence.

    C’est cette même année que « le Chant du Monde » est installé à Angers dans l’hôpital Saint Jean.

    En 1986, ouvre à Angers le Musée de la tapisserie contemporaine

     

    J’ai déjà évoqué dans ma rubrique "partage - Voyages" l’admiration que j’ai pour son travail et mon attachement à cet artiste que j’ai appris à connaître dès mon adolescence.

    j’ai retrouvé hier toute une époque, celle de mon adolescence, les tapisseries ont agi en moi comme une madeleine savoureuse.

    Tapisseries? De Picasso à Messager

    J’ai re- lu « je parle d’un jardin » où la saveur des mots, ceux du poème d’Eluard me transporte dans un ailleurs plein d’harmonie ;

    Chargée/ De fruits légers aux lèvres/ Parée/ De mille fleurs variées/ Glorieuse/ Dans les bras du soleil/ Heureuse/ D’un oiseau familier/ Ravie/ D’une goutte de pluie/ plus Belle/ Que le ciel du matin/ Fidèle/ je parle d’un Jardin/ je rêve/ Mais j’aime justement. Paul Eluard « je ne suis pas seul »

      Et j’ai envie d’évoquer aussi « liberté », Œuvre des collections du musée de la tapisserie contemporaine où Jean Lurçat est  en osmose avec Eluard le poète. Témoins de leur temps, ils font ici œuvre de résistance.

    J’ai entendu chanter le coq, si précieux pour l’artiste, coq dont j’aime encore aujourd’hui entendre le chant, le matin du fond de mon lit.

     Tapisseries? De Picasso à Messager

     "Liberté"

     A Angers , il n’y a qu’un pas à faire dans le jardin pour entrer dans l’ancien Hôpital St Jean où est installé l’œuvre monumentale " le chant du monde", œuvre constituée de 10 pièces présentées depuis 1966.

    Les tapisseries constituent un ensemble de 350m, réplique contemporaine de la tenture de l'Apocalypse.(au château d'Angers)

    Il ya là non seulement tout le renouveau de la tapisserie de son époque mais aussi un témoignage et une vision personnelle du vingtième siècle qui forcent le respect.

    A l’arrière de la salle, un petit cloître. Allez y et laissez vous aller à vos émotions vos sensations.

     Comme je l’ai dit déjà, c’est mon professeur de dessin qui m’a fait rencontré l’œuvre de Lurçat et à mon tour de faire rencontrer l’œuvre de l’artiste aux générations d’aujourd’hui.

    Tapisseries? De Picasso à Messager

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique